L’observateur tunisien de l’économie a publié, mardi 28 octobre 2013, une étude intitulée « Mensonges sur le Gaz de schiste : Les catastrophes environnementales que l’Etat cache aux Tunisiens ».
En Tunisie et notamment depuis la Révolution, la polémique sur le gaz de schiste prend de l’ampleur d’un jour à l’autre. Plusieurs sites d’informations ont confirmé l'accord entre Shell et les autorités pour l'exploitation du pétrole et gaz de schiste. Les médias ont même fait le lien entre les récentes secousses sismiques ressenties à Sousse et Monastir et le gaz de schiste.
La réponse du ministère de l'Industrie ne s'est pas fait attendre : il nie que l’Etat ait attribué des licences pour l’extraction de gaz de schiste en Tunisie. Le même communiqué a exprimé son étonnement de voir lier l’extraction du gaz de schiste avec les tremblements de terre survenus ces derniers temps dans la région du Sahel, « ce qui est totalement aberrant », a-t-il insisté.
L’Observateur tunisien de l’économie indique que tout l'enjeu et le danger environnemental mais aussi sismique de l'extraction des gaz et pétrole de schiste réside dans l'utilisation de la technique de fracturation hydraulique en forage horizontal. La question fondamentale est donc : est-ce que l'exploitant, en Tunisie, utilise la technique de fracturation hydraulique en forage horizontal lors de l'extraction des hydrocarbures non conventionnels ?
L’étude confirme que la fracturation hydraulique est une technique dangereuse mais utilisée en Tunisie depuis 2008. D'ailleurs, au cœur même de la polémique sur la convention signée avec Shell en Septembre 2012, Mohamed Akrout, PDG de l'ETAP, avait avoué que la fracturation hydraulique était déjà utilisée dans le sud de la Tunisie. Des aveux qui n'avaient pas fait grand bruit à l'époque. Cette technologie interdite dans certains pays, ou faisant l’objet de moratoire, présente des risques très importants sur l’environnement, la santé publique et l’eau.
L’évaluation des risques est affligeante, fluctuant de risque modéré à risque élevé pour la pollution de l’air, des eaux, des sols et sous sol, de la biodiversité et la sismicité (risque bas mais existant) qu’il s’agisse d’un puits (individuel) ou plusieurs puits (cumulative).
En Tunisie, l’usage de l’eau est une question de priorité. Notre pays présente un indicateur de 433 m3 par habitant et se situe à la 9ème place du classement mondial des pays menacés de pénurie d'eau. Or, d’après le rapport de la Commission européenne, la fracturation hydraulique utilise entre 10,000 à 25,000 m3 d’eau par puits. En sachant qu’il faut environ 3000 m3/ha/an pour irriguer un champ de céréales, cela signifie qu’à chaque puits foré par fracturation, 3,5 et 8,5 hectares de champs de céréales ne sont pas irrigués...
Pour télécharger l’intégralité de l’étude, cliquer ici…
M.Kh