Tunisia
AA/ Tunis/ Malèk Jomni
Le gouvernement qui envisage de lever la subvention sur les carburants a déjà augmenté les prix de ces produits de 15,9 % depuis le début de 2022 à travers le mécanisme d'ajustement automatique des prix.
C'est ce qu'a déclaré vendredi Nada Triki, analyste à l'Observatoire Tunisien de l'Economie, lors d'une intervention au cours d'une rencontre débat sur la " Réforme du système de subventions des carburants ", relayée par l'agence Tunis Afrique Presse (TAP/officiel).
Triki a rappelé qu'au cours de l'année en cours, le gouvernement a augmenté les prix quatre fois et a récemment décidé une augmentation de 5% au lieu de 3%.
Et d'ajouter qu'une augmentation de 41% sera enregistrée, cette année, si le gouvernement appliquera une augmentation mensuelle de 3 % conformément à la Loi de Finances pour l'exercice 2022.
L'analyste a souligné que le gouvernement considère que la subvention du carburant constitue un mécanisme de sécurité sociale sous forme de transferts indirects.
La Tunisie a connu, depuis 2013, date de signature de son accord financier avec le Fonds Monétaire International (FMI), une augmentation des prix des carburants. Le FMI a, en effet, recommandé, depuis 2016, la promulgation de lois et la mise en place du mécanisme d'ajustement automatique des prix des carburants.
Pour le FMI, la subvention des carburants est coûteuse, injuste et inefficace et soutient plutôt les grands consommateurs et producteurs d'énergie en Tunisie, d'où la nécessité de sa réforme.
D'autre part, le FMI a appelé le pays à lancer une campagne médiatique, d'éviter les tensions sociales, de trouver un mécanisme légal de réforme et d'établir un mécanisme d'accompagnement des familles vulnérables.
Triki a rappelé, dans ce cadre, que depuis 2013, les gouvernements qui se sont succédé ont débuté l'application d'augmentations progressives et à passer à un système de transferts monétiques directs, faisant savoir, en ce sens, que le Maroc a adopté récemment la subvention des carburants après sa levée en 2015 sur recommandation du FMI, lit-on de même source.